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| Les jeunes, sous leurs dehors sages et disciplinés, ne veulent plus de cet avenir qu'on leur promet serein et sans souci et dans lequel ils n'entrevoient que vide et monotonie. La tristesse de leur quotidien n'est pas leur seule motivation. L'éducation d'après-guerre est faite d'interdits : la rigidité de la morale, l'autorité paternelle et les règlements les exaspèrent. Dans les lycées français, la blouse est obligatoire, le port du pantalon interdit pour les filles ; quand l'établissement est mixte, il est défendu de se tenir par la main sous peine d'exclusion. Face au « vieux monde » s'imposent de nouvelles images venues d'ailleurs : musique anglaise, mouvements hippies avec peace and love comme mot d'ordre, lutte contre les oppressions... Le conflit des générations se creuse. Les adultes assistent au grand bouleversement des mentalités dont eux-mêmes, consentants ou forcés, sortiront changés. C. Romain, La vie des Français au XXe siècle, « Les enfants du baby-boum », 1999. | Le bilan de Mai 68, c'est d'abord tout un ensemble de conquêtes sociales qui ont modifié la condition ouvrière dans notre pays : mensualisation des salaires, reconnaissance de la section syndicale d'entreprise, augmentation de 35 % du SMIG et de 10 % des salaires, création du Salaire minimum interprofessionnel de croissance… C'est ensuite une série de conquêtes juridiques et politiques libéralisant les rapports entre les sexes, les générations, les gouvernants et les gouvernés : liberté de la contraception et de l'avortement, autorité parentale conjointe sur les enfants, possibilité pour les femmes d'ouvrir un compte en banque sans autorisation préalable du mari, droit à l'égalité professionnelle entre hommes et femmes : en 1968, seules 44 % des femmes de 25 à 54 ans étaient au travail, contre 80 % aujourd'hui. À quoi s'ajoutent un début de décaporalisation de l'ORTF, la reconnaissance des droits des homosexuels, la prise en compte des cultures régionales, le droit de vote à 18 ans, la loi Edgar Faure de démocratisation de l'Université… Henri Weber, Que reste-t-il de Mai 68,1998. |
Extrait du manuel Histoire Géographie Terminale BAC PRO
